Outils graphiques pour un féminisme visible

« En forme.s » s’inscrit dans une série d’ateliers déjà réalisés au Consulat Voltaire à Paris, dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites au femme du 8 mars 2022, et à Chaumont (Haute-Marne), pendant la Biennale du design Graphique de 2021.

Dans le contexte actuel de forte mobilisation collective contre les inégalités et les violences faites aux femmes, l’Atelier Baudelaire propose de questionner les formes graphiques de la manifestation dans l’espace public. Comment la typographie, la couleur, la forme et la matière peuvent revisiter le militantisme contemporain et retranscrire des messages complexes et parfois indicibles ? Par le biais de dispositifs graphiques qui se déploient dans l’espace, comment pointer la responsabilité et l’influence de ces signes dans la construction et la déconstruction des paradigmes sociétaux ?

L’enjeu est d’inventer collectivement de nouvelles écritures graphiques et des objets de communication engagés. Il s’agit de repenser le dialogue entre la typographie, la couleur et l’objet de communication revendicatif, afin de donner de nouvelles formes à des messages reflétant les combats de la vague féministe contemporaine.

Notre réponse comprend un filtre sur les réseaux sociaux qui joue avec les formes et les slogans, ce dernier permettant de créer des affiches imprimées ainsi que des affiches animées qui donnent vie au propos avec des vidéos d’actualités. Ce dispositif à trois phases permet un passage du numérique avec un usage individualiste à l’imprimé situé dans l’espace public, pour revenir ensuite au numérique inclus dans l’espace public.

L’idée est d’intégrer toute personne volontaire dans le processus de création / diffusion d’un message et d’avoir un visage qui porte une voix et s’exprime au sein d’un espace numérique où chacun peut se sentir libre de s’exprimer, de la même manière que dans l’espace public lors d’une manifestation. Cela reviendrait à faire une sorte de manifestation virtuelle, en utilisant la puissance des réseaux sociaux pour ce qu’elle a de magique (instantanéité, anonymat, visibilité, où n’importe qui peut donner son avis et participer). Cette réponse donne l’opportunité de se faire entendre par les réseaux sociaux à des personnes qui ne le pourraient ou voudraient pas dans la vie réelle. L’idée est de faire réfléchir, de questionner en relayant l’information et en la rendant visible. Les différents supports permettent de faire des clins d’oeil entre divers sujets remis en question aujourd’hui, mais qui datent depuis longtemps et de faire le constat sur l’évolution de la cause entre avant et maintenant.